jeudi 23 février 2012

MUSIQUE / "Broken man". MATT ELLIOTT. (Ici d'ailleurs...)

Avec "Broken man", Matt Elliot poursuit son chemin sans concessions à travers un folk très personnel qui relie l'Europe de l'est à la péninsule ibérique. La première surprise vient du dépouillement de la musique qu'il laisse beaucoup plus respirer que dans ses albums antérieurs. La seconde est que le musicien solitaire s'est associé avec d'autres, notamment avec la pianiste Katia Labèque, le temps d'un long et superbe morceau.
Les mélodies fragiles, à fleur de peau, sont toutes d'une sombre beauté. On entre dans "Broken man" avec "Oh how we fell" : une guitare espagnole, une voix grave à souhait, un violon discret et quelques choeurs éthérés venus d'on ne sait où. "Please please please" suit avec un jeu de guitare presque classique et quelques choeurs vaporeux. Vient ensuite " Dost flesh and bones", le morceau qui est pour nous le sommet de l'album. Les arpèges du début vont déboucher sur neuf minutes d'une musique poignante et hypnotique, d'une tristesse presque douloureuse. La voix s'élève, caverneuse, juste accompagnée d'une guitare qui semble venue des premiers disques de Cohen. Un break et la guitare se fait plus tranchante, des choeurs d'anges montent dans les aigus, la voix se démultiplie et tout finit dans une rumeur comme éparpillée par une rafale de vent. Avec "How to kill a rose", la guitare revient, presque sage et cette fois, ce sont des choeurs anémiques qui sont balayés par le vent. Le 5ème morceau (dont nous vous épargnons le titre!), voit arriver le piano qui prend son temps pour développer le thème, le violon pleure quelques notes, des cloches sonnent au loin, avant que la voix ne répète le thème. La guitare flamenco de "This is for" nous rappelle d'où nous étions partis et "The pain that's yet to come" ferme l'album.  Les choeurs se font plus présents avant de se diluer lentement dans une musique vaporeuse.
Cette fois encore, le magicien nous a emmenés très loin et on sait déjà qu'à la première occasion on refera le voyage.
Sur scène, Matt Elliott est tout simplement fascinant, seul avec sa guitare, une flûte et un mélodica, il brode ses samples et amène sa musique à des hauteurs insoupçonnées qui donnent le vertige. Nous vous invitons à faire l'expérience.

Prochains concerts en France:
# 22 mars. La Péniche. Châlons-sur-Saône.
# 24 mars. Marché Gare. Lyon.
# 04 avril. IDA fest. Nancy.
# 11 avril. Festival des Artefacts à la Laiterie. Strasbourg.


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