mardi 2 octobre 2012

ESSAIS. Le sport barbare.Critique d'un fléau mondial. Marc PERELMAN. (Michalon). Le sociographe. Recherches en travail social. (No 38).

Il ne se passe pas une semaine sans que les frasques des sportifs (que beaucoup continuent non seulement à admirer mais à donner en exemple aux enfants) n'alimentent la presse et même la chronique judiciaire. Tricheries, dopage, scandales sexuels, violence, racisme etc. entachent régulièrement toutes les disciplines, du foot-ball à l'athlétisme en passant par le cyclisme, le rugby ou le tennis. Tout le monde feint de s'en étonner. Marc Perelman lui, a compris depuis longtemps que tout cela n'est pas le fruit du hasard et démontre dans cet essai que c'est le sport, et plus particulièrement le sport de compétition, qui génère cette barbarie dans laquelle ont basculé des pans entiers de la société. Certains lui ont reproché de manquer d'objectivité et de vouloir avant tout faire passer ses idées politiques. Il faut cesser d'être hypocrite, lorsque l'auteur dit que l'institution sportive est une des institutions phares du système libéral-capitaliste, il ne fait qu'énoncer une vérité très simple à démontrer, ce dont il ne se prive pas, comme il ne se prive pas de justifier son sous-titre Critique d'un fléau mondial. Les réactions très vives face à ce petit livre édifiant n'ont fait que confirmer que le sport est le nouvel opium du peuple (plus aliénant que la religion).  Marc Perelman écrit également que le sport lamine tout sur son passage et devient le seul projet d'une société sans projet.
On retrouve cette analyse sous la plume de Ronan David et de Nicolas Oblin Parce que la compétition n'est pas un jeu... dans la revue Le sociographe intitulé Sport à tout prix? qui propose une réflexion sur le bien-fondé de l'utilisation du sport à des fins d'insertion et de socialisation des personnes en difficulté, notamment des jeunes. Ces deux auteurs vont jusqu'à affirmer que Si le projet sportif jouit d'une telle aura, d'un tel accueil, c'est qu'il constitue un véritable fétiche qui permet aux institutions qui se l'accaparent de faire l'économie de véritables projets de socialisation et de transformations des réalités sociales instituées.
Il est bon de rappeler que Le sociographe a pour objectif de promouvoir et de favoriser la recherche en travail social. Si dans ce numéro certaines personnes essaient de trouver quelques vertus à l'éducation par le sport, leurs arguments restent peu convaincants face aux arguments de ceux qui déclarent que la construction identitaire qui emprunte au sport repose d'une part sur l'attachement aliénant à la performance, relève d'autre part de la socialité sportive qui implique elle- même la notion d'adversaire .
Ceux qui ne seraient pas convaincus par ces critiques, comme ceux d'ailleurs qui auraient envie d'approfondir le problème pourront lire également Halte aux jeux! d'Albert Jacquard. (Le Livre de Poche).

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