dimanche 14 juin 2015

ARTS PLASTIQUES. Catharsis. LUZ. (Futuropolis)

Après avoir trouvé ses camarades assassinés dans les bureaux de Charlie Hebdo, Luz est dévasté et ne se sent pas capable d'aller plus loin. Il songe même à ne plus dessiner. Le collectif du journal décide de se remettre sans tarder au prochain numéro. Luz sait qu'il ne peut pas laisser tomber les quelques collègues rescapés de la tuerie et c'est son très bon dessin qui fera la couverture du numéro vert. Mais que faire après... Traumatisé, il perd son principal moyen d'expression, il n'arrive plus à dessiner que des petits bonshommes statiques aux yeux exorbités devant l'horreur.
Petit à petit l'envie revient, il faut bien survivre, et puis un besoin irrépressible le pousse à reprendre son art qui l'aide à éloigner la paranoïa et à faire son deuil.
C'est ainsi que va naître Catharsis, une suite d'histoires tour à tour tristes, violentes, drôles ou émouvantes. Le style change d'une planche à l'autre, le pinceau laisse la place à une plume mordante au trait plus dur, parfois la couleur apparaît: rouge. Rouge comme la colère, comme le sang, comme les lèvres de sa compagne. Bleu: bleu comme le manteau qu'elle portait lorsqu'elle est venue le rejoindre au siège de Charlie le jour du drame. Car ce livre est une histoire d'amour au sens large du terme, amour pour celle qui partage la vie de l'auteur, amour pour Charb, l'ami, le frère, amour des gens, du dessin, de la vie, amour qui montre un homme aux antipodes de celui qu'ont voulu décrire certains haineux trop contents de pouvoir baver, à travers la personne de Luz, sur un journal qu'ils n'ont jamais compris ou, pire, peut-être jamais lu.
Merci monsieur Luz pour ces belles pages, pour l'espoir, pour la tendresse... pour tout.

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