Photo Patricia Coignard |
Un grand poète vient de nous quitter en la personne de James Koller. L'homme était aussi attachant que sa poésie et nous regretterons son sourire et son regard malicieux.
James est né en 1936 dans l'Illinois , état dans lequel il passera son enfance avant de gagner, au cours des années 60, la côte Pacifique. Avec d'autres passionnés de poésie, il fonde à San Francisco Coyote Books et le Coyote's Journal qui publieront, parmi beaucoup d'autres poètes, Allen Ginsbergh, Joanne Kyger et Gary Snyder. On le retrouve ensuite à Santa Fe puis dans le Maine où il passera le reste de sa vie quand il ne sera pas sur la route.
Son premier recueil de poèmes, Two Hands, sort en 1965. D'autres suivront bientôt et en 1976 il est invité en Angleterre au Festival de poésie de Cambridge. C'est le début de ses tournées en Europe avec Franco Beltrametti et avec son ami songwriter qui vit en France, Governor Clay. Il travaillera avec de nombreuses personnes dont le poète-performeur Julien Blaine. Photographe et peintre, il exposera aux États Unis et en Italie. Il est aussi romancier et essayiste et s'impliquera avec conviction dans les mouvements écologistes.
Mais l'homme a vécu si intensément qu'il est impossible ici de citer tous les endroits qu'il a visités et tous les artistes avec lesquels il a collaboré. Beaucoup de ses écrits ont été traduits en allemand, en italien, en espagnol et en suédois, trop peu, hélas, l'ont été en français.
Ancrée dans le quotidien et la nature avec laquelle il vivait en symbiose, la poésie de James Koller est une poésie faussement simple traversée d'une spiritualité animiste. Ses textes sont le fruit de l'interaction entre le monde extérieur et la perception du poète. Pour lui il n'y a pas "la" réalité mais "sa" réalité, la réalité physique et celle de son esprit et de ses rêves ne font qu'une. Il n'est pas rare que les morts qu'il a connus apparaissent tout naturellement dans ses poèmes. Les animaux sont aussi très présents, ces animaux auxquels il disait pouvoir s'identifier, considérant qu'ils ont les mêmes problèmes que les humains. Le thème du hasard revient souvent, les rencontres fortuites et les événements inattendus parsèment son oeuvre. Dans un entretien avec Claire Millerioux pour l'excellente et regrettée revue New!, il déclarait que "personne n'a le pouvoir d'anticiper tous les effets d'un acte". Il citait volontiers Le hasard et la nécessité de Jacques Monod pour expliquer sa vision du hasard. James étant très intéressé par la musique folk, ses poèmes tout en ayant leur propre musicalité, se prêtent très bien au chant comme le prouve de façon admirable Moonlight and Snow tour à tour dit par James lui-même et repris au chant par Governor Clay sur l'album Clay, The Avalon Songbook.
Son fils, Bertie Koller est un songwriter, il a souvent accompagné les lectures de son père au banjo et à la guitare. Sa démarche prolonge le travail de James de belle façon.Les nons-anglophones risquent d'être obligés de se livrer à un véritable parcours du combattant pour se procurer les traductions des textes de James Koller, voici quelques renseignements qui pourront les aider dans leur recherche en attendant que les démarches entreprises pour faire mieux connaître ce poète en France aboutissent.
# Le loup affamé (The Hungry Wolf), recueil d'une cinquantaine de textes a été édité par Coyotaiou. Edition bilingue anglais/français. Traduction de Jean Monod.
# Et nous les os = The bone show. Autre recueil traduit lui-aussi par Jean Monod et édité par La main courante.
# Une vingtaine de textes ont été traduits en français dans le No 2 du magazine New! (2006).
# Un poème a été traduit dans le No 3 du même magazine.
# On peut entendre un texte en français dit par Governor Clay sur son album live Ancestors at the door .
Des liens intéressants:
https://soundcloud.com/bertiekoller
governorclay.bandcamp.com/
crowstalktohim.blogspot.com
James Koller et Governor Clay. Photo Patricia Coignard. BIBLIOGRAPHIE NON EXHAUSTIVE DE JAMES KOLLER
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