mercredi 4 avril 2012

POESIE / Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines. Charles BUKOWSKI. (Points).


Il y a de très mauvaises raisons pour aimer Bukowski, comme pour ne pas l'aimer d'ailleurs. Certains l'aiment pour sa vie sulfureuse et misérable, son alcoolisme et ses scandales. Ils aiment une légende. C'est bien peu pour aimer l'auteur de cinq romans, de plusieurs recueils de chroniques et de nouvelles et, surtout, d'une quarantaine de recueils de poésies, car Bukowski se définissait avant tout comme poète, ce qu'il était profondément. Un poète libre, sensible et percutant, au style incisif. Ses provocations et ses frasques ne doivent pas faire oublier sa grande humanité et son aptitude à émouvoir avec des textes consacrés aux marginaux, aux rejetés de la société et même parfois aux animaux que l'homme fait souffrir inutilement.
La première partie de ce recueil est hantée par le souvenir de Jane Cooney Baker, sa première compagne décédée en 1962. A travers ces poèmes, on est frappé par la fragilité affective de celui qui se plaisait à passer pour un dur, bien sûr le vocabulaire utilisé peut paraître parfois choquant mais comme souvent chez Bukowski, l'impudeur des mots cache la pudeur des sentiments. Rire pour ne pas pleurer est souvent un bon moyen d'exorciser ses démons. Dans les autres textes, le poète aborde ses thèmes privilégiés d'une façon magistrale.
Ces 90 poèmes sont une très bonne raison d'aimer Bukowski!

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