Miguel Torga, auteur de la célèbre phrase "L'universel c'est le local sans les murs", de son vrai nom Adolfo Correia da Rocha, est né en 1907 dans une ferme du nord-est du Portugal. Il est mort en 1995.
Après de courtes études dans un séminaire de son pays, il est envoyé au Brésil par son père à l'âge de 13 ans sur la plantation de café de son oncle qui, impressionné par ses qualités intellectuelles, décide de l'aider à financer ses études au Portugal. En 1933, Miguel Torga devient médecin.
Passionné par
l'écriture, il publie ses premiers ouvrages (poésie et
nouvelles) à compte d'auteur. Ses livres, en ces temps troublés, ne sont pas les bienvenus. Son regard lucide et sans concession sur le monde et ses compatriotes, sa liberté d'esprit et sa haine de l'injustice et des tyrans déplaisent fortement à ceux qui gouvernent le pays d'une main de fer. Il dédide de partir découvrir d'autres horizons et voyage en Espagne pendant la guerre civile, avant de se rendre en Italie où règne le fascisme et enfin en France. En 1939, il est incarcéré pendant plusieurs
mois. La dictature de Salazar ne le lâchera plus, on lui envoie sans
cesse la police devant son cabinet de médecin et ses livres sont
interdits. Il commencera à être accepté après la Révolution des Oeillets en 1974. A la fois poète, nouvelliste et romancier, il se consacre
également à la rédaction de son journal qu'il tiendra jusqu'à sa mort. Il refusera tous les prix littéraires.
Avec "Contes de la montagne" et "Nouveaux contes de la montagne", il compose une véritable comédie humaine, mettant au coeur de son oeuvre la vie de ses compatriotes, aux prises avec un destin souvent cruel dans une région aussi aride que belle. Il met en scène des êtres frustes ou, plus rarement héroïques, hantés par de sombres passions et souvent désespérés mais qui savent aussi profiter des quelques joies que leur accorde une existence toute entière faite de dur labeur. Toutefois, sa grande humanité, la tendresse qu'il porte à ceux qu'il décrit ainsi que son humour, font de ces courtes nouvelles des histoires de vie dans lesquelles chacun peut retrouver ses travers et ses souffrances. Les passions, les désirs et les peurs sont universels même si ces sentiments s'expriment différemment d'une civilisation et d'une époque à l'autre.
Trop peu connu chez nous, Torga est un écrivain essentiel qui vaut la peine d'être découvert.
Quelques livres de Miguel TORGA traduits en français:
# La création du monde (Flammarion)
# Vendange (Corti)
# En chair vive (Corti)
# Lapidaires (Corti)