lundi 14 février 2022

Poésie. MINIMALIA. Alberto NESSI (Cheyne)

 

Depuis 1969, Alberto Nessi trace son chemin de poésie, souvent en dehors des sentiers battus. Si une bonne partie de son oeuvre est fortement ancrée dans les dures réalités sociales, le poète  n'ayant de cesse de décrire, de sublimer et de se faire la voix des " petites gens", des oubliés et de ceux qui se battent pour leur dignité, elle est aussi  traversée par son amour de la nature. Cette nature au coeur de laquelle il vit depuis presque toujours, dans son petit village d'une vallée du Tessin.

A plus de 80 ans, l'auteur n'a jamais été aussi prolifique que depuis le début de la pandémie. Dans la même année ont été édités "Corona Blues. Diaro dell'anno 2020", "Perqué non scrivo con un filo d'erba" et "Minimalia". Dans ces trois livres Alberto Nessi semble se rapprocher  un peu  plus des détails de son quotidien et de son environnement, Dans un contexte sanitaire et politique anxiogène, le poète fait  malgré tout preuve d'une belle sérénité et d'une certaine sagesse en vivant pleinement le moment présent et en se plongeant dans sa propre réalité.

"Minimalia", littéralement miniatures, n'aurait pas pu porter un autre titre. Les textes très épurés  sont presque des haïkus. L'auteur, avec une acuité visuelle extraordinaire, est tout entier absorbé par les plantes et les animaux qui l'entourent et traduit ses émotions en quelques mots. Mais le minimalisme n' est pas la pauvreté, l'herbier et le bestiaire d'Alberto Nessi nous emmènent parfois très loin. Qui pourrait croire que la viorne peut nous parler de la maternité, le moustique de la vieillesse, les bouleaux des immigrés, la chouette de la guerre ou la noctule de la mort ? Comment peut-on dire autant avec si peu de mots ? Et pourtant le miracle s'accomplit. Le poète disait dans un texte écrit pour "La Regione" et repris par "Le temps" à l'occasion de la Journée mondiale de la poésie: "... Parce que vivre n’est pas une chose qui va de soi: et la poésie, le miracle de la poésie, peut aussi nous aider à transformer le mal en bien, à extraire, de l’obscurité, la lumière." Avec "Minimalia", la poésie nous éblouit. 


Nous reparlerons bientôt d'Alberto Nessi puisque son très beau journal "Corona Blues", sorti en italien a déjà fait l'objet d'une édition en langue allemande et paraîtra bientôt chez nous en français.

Merci aux Editions Cheyne pour leur travail et bravo à Christian Viredaz pour sa belle traduction.

 "Minimalia", version bilingue. Collection "D'une voix l'autre" dirigée par Jean-Baptiste Para. Préface par Daniel Maggetti.

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